Façade mairie Beine-Nauroy

Histoire et Patrimoine

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Beine-Nauroy

Le village de Beine-Nauroy, chef-lieu de canton,  compte 1003 Beinois et Beinoises (recensement 2018).
Situé à 17km de Reims, entre la Vesle et la Suippe, Beine dont on ignore l’origine exacte, est déjà mentionnée au 9e siècle dans « le polyptique de Saint Rémi » sous le nom de « Baina » et était l’un des plus anciens domaines de l’abbaye de Saint-Rémi de Reims.
BEINE a été jadis une importante bourgade, entourée de remparts percés de deux portes, et de fossés larges et profonds.
L’église paroissiale dédiée à Saint Laurent est un édifice du style de transition du XIIème siècle.


Le 13 septembre 1914, les Allemands transforment l’église en ambulance, mais elle est ensuite rendue au culte pour les Allemands. Ils font sauter le clocher le 15 mars 1916, sous prétexte qu’il servait de point de repère pour l’artillerie.
Les bombardements français achèvent la destruction de l’édifice dont il ne reste que quelques murailles et les arcades de la grande nef. Toutes les maisons du village sont également détruites ou doivent être rasées, sauf deux qui peuvent être réparées.
L’église est classée monument historique et la reconstruction, entreprise par les
Beaux-arts, débute au printemps 1925. Elle sera reconstruite à l’identique et de nouvelles verrières sont placées en 1927.
Après la guerre, le 14 juin 1950, l’ancienne commune de Beine, en souvenir du village voisin, Nauroy, détruit pendant la première guerre mondiale, y ajoute son nom et devient Beine-Nauroy.
Vu des monts de Berru ou des monts de Champagne, deux de ces magnifiques horizons, le village ressemble à un oasis verdoyant au milieu du plateau crayeux qui s’étend entre les vallées de la Vesle et de la Suippes.
Carrefour des routes départementales 34,64 et de la route du « Milan », Beine-Nauroy offre à ses 1 048 habitants et les automobilistes venant des villages des alentours (Sillery, Nogent l’Abbesse, Berru, Epoye…) cinq entrées passionnément fleuries par des bénévoles. De chaque côté de la rue principale s’alignent les maisons reconstruites après les guerres et les corps de fermes avec leurs portes cochères rappelant qu’on est en zone rurale caractérisée par une belle église du XIIème siècle (dédiée à Saint Laurent, célèbre par la beauté de ses vitraux) et une mairie rénovée. La périphérie permet aux beinois(es) ou beinais(es) de profiter des espaces verts boisés où noyers, cerisiers, pruniers, poiriers et pommiers font le bonheur des riverains et des gourmets.
Le ballet d’engins agricoles, surtout aux moments de moissons, de fauchage de luzerne ou de récolte de betterave…témoigne l’importance des activités dans les champs au village. Les exploitants agricoles sont à l’affût des nouvelles techniques de productions raisonnées et respectueuses de la nature, les nombreux essais sur le terrain reflètent leur dynamisme et leur volonté de démontrer aux nouveaux habitants qu’il fait « bon vivre » dans ce merveilleux milieu qu’est la campagne.
La zone artisanale est occupée par un centre agricole d’approvisionnements et de collectes ainsi que par une entreprise mécanique de fabrication de pièces usinées (première exportatrice de la CCBB). Zone artisanale viabilisée, elle est prête à accueillir d’autres artisans. Un autre site privé est le siège d’un organisme de stockage et de tri de déchets inertes.
« Elfervescence » c’est l’artisanat local (couteaux, bijoux…)
Un citadin qui s’installe à Beine-Nauroy ne regrette pas son quartier car les services proposés sont multiples et adaptés aux personnes qui travaillent à l’extérieur. En effet le groupe scolaire comporte une maternelle à 3 niveaux et une primaire de 5 classes avec cantine et garderie. Le centre aéré est ouvert l’été.
13  assistantes maternelles agréées assurent les gardes des enfants.
Une équipe de 3 infirmières et un kinésithérapeute sont installés dans l’ancien presbytère et seront rejoints par un médecin  bientôt.
Un cabinet vétérinaire est installé rue de Sillery pour soigner nos amis à quatre pattes.
Le Centre de Première Intervention (C.P.I) assure les premiers secours avec 12 pompiers volontaires.
D’autres entrepreneurs sont prêts à rendre service : un maçon, un menuisier, 2 plombier, un chauffagiste électrique, un informaticien…
Et puis Beine-Nauroy à son boulanger, son maraicher le vendredi : en fin d’après-midi Christophe étale des fruits et des légumes frais où connaisseurs et personnes âgées font la queue joyeusement en échangeant les nouvelles de la semaine.
Le samedi soir, le camion « pizzeria » s’installe sur la place et nombreux sont les foyers où la pizza est au menu du souper.
La culture n’est pas oubliée à Beine-Nauroy : la médiathèque est non seulement un lieu de lecture ou de prêts d’ouvrages mais également culturel avec des activités thématiques, des expositions de photos, de peintures…
L’observatoire de Beine-Nauroy est connu dans la région par les passionnés et dédié à la découverte du ciel étoilé mais les simples curieux peuvent voir également les astres en vrai avec le plus grand télescope de la région (le T410) sous la coupole.
Les beinois n’ont pas le temps de s’ennuyer : Le Centre d’Animation de Beine (C.A.B) fort de ses 400 adhérents propose 22 activités : de l’éveil pour les petits au club de l’amitié pour les aînés en passant par des activités sportives, culturelles et artistiques pour tout le monde. D’autres associations animent également le village (amicale des sapeurs pompiers, fanfare, A.D.M.R, musique, patcheuse, évènement, Association Foncière….)
Beine-Nauroy accueille tout au long de l’année des événements sportifs départementaux ou régionaux (Judo, Basket, Tir à L’arc…) voire nationale comme la coupe de France Dames de cyclisme.
Enfin Beine était occupé pendant les 2 guerres, Nauroy était détruit, les beinois se souviennent et par l’Association « Les amis de Nauroy et de l’église de Beine », des bénévoles font revivre le village disparu et accomplissent le devoir de mémoire.

PANNEAUX HISTORIQUES

Il était une fois… Les panneaux historiques du village…

Beine avant la Grande Guerre

Beine, chef-lieu de canton avec justice de paix, perception des finances, bureau de postes et télégraphes. 793 habitants (1884-1987)
Ce bourg et son canton occupent un plateau entre la Marne et la Vesle où l’élevage des moutons alimente les filatures de laine et les fabriques de tissus mérinos.
                                      (Renseignements tirés de la France Illustrée de janvier 1897)

Beine est un petit village rural de 726 habitants en 1905.
Superficie : 2 680 ha dont 660ha en terres labourables, 2 000 ha en bois et 20 ha en vignes.

Le Maire est De Sarcilly (également notaire), Pol Lefèvre adjoint. Le curé est Berteaux. Mr Rémion est instituteur et Melle Maurette institutrice.
Les conseillers municipaux sont Secondé-Fortin, Jules Lundy, Portevin-Poinsenet, Charles Coyon, Daras-Marquant, Auguste Portevin, Gantelet-Noël, Charles Bouffet, Auguste Lundy, Edmond Hanol.  Le budget communal s’élève à 18 000Fr (environ 58 320 €).

Le facteur passe à 7h et 3h.  
Le receveur des postes est Cabadet. Le garde- champêtre est Eugène Manichon.
Les sapeurs pompiers sont 38, leur sous-lieutenant est Lundy.

Le village compte 213 maisons  dont 260 ménages. Il y a 242 électeurs.
Les principales activités sont la culture et le tissage mécanique à la main.

Tableau

Soit 17 professions différentes, employant 53 personnes ou familles différentes.Le coquetier ramassait les œufs, lapins, volailles et différents produits de la ferme et du jardin auprès des particuliers pour les revendre ensuite.

Les dépendances de Beine sont :
Varsovie ferme et forêt de 600ha appartenant à Mrs Philippe et Pérard d’Epoye, le garde est Louis-Jean Hanol.
Californie ferme de 120 ha cultivateurs Collet frères, fermier Canard
Magenta  habitation des gardes du château et domaine des Commelles.       

(Renseignements tirés de l’annuaire Matot-Braine de 1905)

                           Recherches et texte rédigés par Monique DURAND

Nauroy avant la Grande Guerre

Nauroy est un petit village rural de 122 habitants en 1905.
Superficie : 1 550 ha dont 600 ha en terres labourables et 950 ha en bois.

Le Maire est Allart, Isidore Guérin l’adjoint.Le curé est Berteaux. L’institutrice est  Mme Berteaux.
Les conseillers municipaux sont Ernest Guérin, Cyrille Aubert, Jenny Carenjot, Chamelot-Machet, Désiré Guérin, Machet, Arsène Guérin, Aubert Linguet.

Le facteur passe à 8h du matin.
Le garde champêtre est Alphonse Guénart.
Les sapeurs-pompiers sont 23, leur sous-lieutenant est Carenjot.

Le village compte 45 maisons dont 49 ménages. Il y a 47 électeurs.

La principale activité est la culture.
Les autres métiers se répartissent ainsi :
Café : Guénart    Charpentiers : Carenjot, Gillet     Fourrages : Pocquet     Maçon : Léon Gillet   
Cultivateurs : Aubert, Aubert Eugène, Carenjot-Jenny, Carenjot Eugène, Chamelot Pierre, Chamelot-Planchot, Chamelot-Gallois, Chamelot-Rollet, Chamelot-Machet, Coutant, Gallois Félix, Gallois Jules, Guérin Arsène, Guérin Désiré, Guérin Isidore, Guérin Ernest, Laubréaux, Linguet-Aubert, Pagnot, Poinsenet-Lundy, Poquet, Rogelet.


                                        (Renseignements tirés de l’annuaire Matot-Braine de 1905)

                                        Recherches et texte rédigés par Monique DURAND

Famille Guérin avant la Grande Guerre dans leur ferme de Nauroy

Henri Guérin  fils de Maria rentré mutilé du bras gauche a dessiné le plan de Nauroy en 1978
Maria Carenjot-épouse Ernest Guérin décédée en Touraine d’un cancer du sein
Juliette Bazin-épouse René Guérin la fille du bistrot de Moronvilliers ( sa mère lui interdisait de paraître devant les clients …)
Isidore Guérin Beau-père de Maria Père d’Ernest Guérin où elle s’est mariée et établie                                                           
Hélène Guérin fille de Maria n’est pas revenue de Touraine
Gaston Guérin fils de Maria rentré aveugle de la guerre établi en Touraine avec sa femme qui le guidait
Raymond Guérin fils de Maria revenu de Touraine marié à Vaudemange         
André Guérin fils de Maria revenu de Touraine marié à Vaudemange
René Guérin Fils de Maria époux de Juliette Bazin                        
fut maire de Nauroy sauvegarda les archives de Nauroy en les confiant avant de partir à la guerre à sa femme Juliette qui les emporta en évacuant en Touraine, et après avoir constaté trop de dangers en rentrant à Nauroy en1918, louèrent une ferme à Vaudemange où naquit Alain Guérin le 2 décembre 1935 jusqu’en 1936 puis achetèrent la ferme à Selles où réside encore Hélène Kosowski-épouse AlainGuérin qui nous a transmis tous ses documents familiaux et les archives de Nauroy découvertes dans son grenier.

Le fils aîné Léon Guérin (absent sur cette photo)
 parti à la guerre en 1914 quelques mois après la naissance de sa fille Anne-Marie
décédé en novembre 1918 sur la place de Vouziers, sur son cheval, sans revoir sa fille ( pas de permission, pas de train), en prenant la mission d’un ami père de famille.

Renseignements et photo donnés par Hélène Kosowski-épouse Alain Guérin demeurant à Selles

Reconstruction de Beine après la guerre

11 novembre 1918 : l’armistice est signé, la guerre contre les Allemands est terminée.

Pendant 4 ans, Beine fut occupée par les soldats allemands qui se battaient sur le front et sur les Monts de Champagne. Beine fut vidée de tous ses habitants, réfugiés ou déportés.

Beine est un village presque entièrement détruit,

seules 2 maisons sont encore debout.

Les hommes reviennent, construisent des baraquements provisoires, au milieu des ruines.

Les familles rentrent. Yvette LUNDY se souvient :
«  Nous cheminons entre tranchées et cratères, éboulis et arbres couchés, …
Lorsque nous arrivons à Beine, papa reconnaît dans la rue principale, …, deux grosses bornes dressées au milieu d’un champ de ruines, …, c’est là !…, je n’avais que trois ans. »   Extrait du livre « Le fil de l’araignée » d’Yvette Lundy.

Le village, détruit par les bombardements, bénéficie d’une aide à la reconstruction au titre des dommages de guerre. Une coopérative de reconstruction est créée.

Lors de la séance du 10 novembre 1919 à 13h30 présidée par Mr Auguste PORTEVIN Maire, est évoqué le fait que Mme HUGUET, en souvenir de son défunt mari qui aimait la France, a décidé de faire don de 350 000 francs* à la commune de Beine : somme qui devrait servir à capter une source afin de fournir de l’eau aux habitants chez eux, à construire une école, le surplus disponible devant servir suivant les décisions prises par le Conseil Municipal dans l’intérêt général des habitants

Mme Yvette LUNDY se souvient encore :

«  Une riche Chilienne, Mme Huguet, devient la marraine du village : ses dons permettent de reconstruire la mairie, l’église, l’école et le réseau d’adduction d’eau.

Elle financera, sur ses fonds propres, l’achat de fournitures scolaires pour les 20 années à venir !
De temps en temps, elle vient au village pour se rendre compte de l’avancement des travaux.
Tous les notables, maire et curé en tête, sont sur leur trente et un pour accueillir notre mécène.
Je me souviens d’une femme distinguée qui prend le bras de papa tandis qu’il lui fait visiter le chantier. » Extrait du livre «  Le fil de l’araignée » d’Yvette Lundy.

Une rue porte maintenant le nom de Mme Huguet en souvenir de sa générosité pour la reconstruction de Beine. Cette rue menait à l’ancien puits, château d’eau de la commune qui abrite désormais l’observatoire astronomique.

rue huguet

 

 

*(350 000 francs représentaient en 1919 une belle somme équivalant environ à 448 000 €.)

L’origine des vitraux de Beine

Plusieurs habitants de Beine ont été témoins du combat aérien qui eut lieu le 15 mars 1916, dans la direction de Nauroy. Un avion français obligeait un aéroplane allemand à atterrir et à rentrer dans ses lignes, lorsqu’un petit Fokker ennemi qui survolait l’avion français l’attaqua à l’improviste. Deux minutes après, l’appareil de nos compatriotes était en flammes et venait s’abattre sur le sol. Le lendemain, un autre aéroplane français accourait sur les lieux du combat et laissait tomber deux couronnes, pour rendre hommage aux héros infortunés.

Jusqu’à la fin de la guerre on ignorait les noms des victimes, car Beine, occupé par l’ennemi, ne fut libéré qu’en octobre 1918.
Après l’armistice, les parents des malheureux aviateurs accomplirent leur pieux pèlerinage et vinrent prier sur les tombes du comte Jacques Decazes et de son compagnon François Lefebvre.
Une amie de cette famille, la princesse de Sayn-Wittgenstein, habitant Lausanne (Suisse), était en rapport avec la cour impériale. Aussitôt que cette vénérable dame (elle était alors centenaire) apprit le malheureux sort de Jacques Decazes, elle fit en sorte d’avoir des renseignements précis sur le lieu de sa sépulture.


François Lefebvre (aviateur)

Elle obtint satisfaction, et reçut même une photographie des tombes : les deux aviateurs étaient ensevelis l’un près de l’autre sur la lisière du bois, face à Nauroy, à 600m au sud de la route de Beine.
Il fut alors facile au duc Decazes de trouver les corps de son frère et de François Lefebvre ; dès sa première visite, il se mit en devoir de faire nettoyer les tombes et de les entourer d’une balustrade.
Le 14 décembre 1920, il fit transporter les restes des héros dans leurs caveaux respectifs : la dépouille mortelle de Jacques Decazes fut inhumée à La grave (Gironde), celle de François Lefebvre à Paris.

St François d’Assise, patron de l’aviateur Lefebvre, reçoit dans ses bras un soldat blessé, tombé de son appareil, et l’exhorte à offrir son sacrifice au Seigneur en lui présentant le crucifix (dans le haut : gouvernail d’aéroplane).

        (Ecrits de l’abbé MARION, curé de Beine, lors de la reconstruction de l’église et des nouveaux vitraux en 1927).

Photos remises par la famille THOUARD-LEFEBVRE lors de leur visite à Beine-Nauroy.

1er grand prix de la Marne

Tout le monde connait le circuit de GUEUX et ses courses automobiles, qui ont commencé le 25 juillet 1926 avec le 2ème Grand Prix de la Marne.
Mais peu de personnes le savent : le 1er Grand Prix de la Marne a eu lieu  le 2 août 1925 sur le circuit de BEINE. Cela fait exactement 90 ans aujourd’hui.
Vous trouverez son histoire dans les pièces jointes.
Les 8 000 spectateurs ont pu voir évoluer 40 motos et 46 voitures. Malgré la pluie, ce fut sans doute une journée exceptionnelle.
Le circuit de BEINE (22 km) a été abandonné pour celui de GUEUX (7,8 km).
La principale cause étant que jugé trop long, les spectateurs devaient attendre trop longtemps entre chaque passage de motos ou voitures.

Coupures de presse et photos

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